La wehrmacht en Normandie
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Opposition au sommet : Rommel – Rundstedt
En tant que Commandant en chef du Groupe d’Armées B, le Feldmarschall Rommel se trouve être directement subordonné au Generalfeldmarschall von-Rundstedt.
Mais sa nomination le 3 novembre 1943, par Hitler, au poste d’inspecteur-général des défenses de l’Ouest, réduit du même coup l’autorité du Generalfeldmarschall von-Rundstedt. En effet, en tant que maréchal, Erwin Rommel ne dépend directement que de Hitler.
Ce qui n’apaise en rien la rivalité entre Rommel et von-Rundstedt qui possèdent deux visions stratégiques radicalement opposées pour défendre la forteresse Europe.
En raccourci, von-Rundstedt ne croit pas à l’efficacité du Mur de l’Atlantique que chante la propagande alors que Rommel pense fermement que le jour du débarquement sera le jour le plus long et qu’il faudra à tout prix rejeter les assaillants à la mer sous peine d’ouvrir, pour l’Allemagne, le chemin de la défaite.
Le Generalfeldmarschall von-Rundstedt se fie à ses principes de mobilité tactique et croit à une puissante contre-offensive menée contre la tête de pont à l’aide de ses réserves tenues en arrière. Le Feldmarschall Rommel quant à lui, juge très dangereux d’octroyer aux assaillants la possibilité d’installer une tête de pont. Il veut donc contrairement à von Rundstedt rapprocher le plus possible des côtes les forces de l’intérieur pour faire échec à l’invasion sur les plages mêmes.
C’est aussi ce qui le motivera pour déployer tout son sophistiqué système de défense sur les plages de Normandie. En ce sens, il accélérera également le programme de construction du mur de l’Atlantique.
Un mur pour défendre
le front Ouest
En mars 1942, et notamment après le succès du raid de la nuit du 27 au 28 février 42 (organisé par les services de Lord Mountbatten) sur le radar Würzburg de Bruneval (Cap Antifer près du Havre) Hitler décide de renforcer le système de défense à l’Ouest.
La possession d’un grand port est jugée indispensable pour la réussite d’un débarquement. Aussi en Normandie seuls les deux grands ports du Havre et de Cherbourg sont répertoriés comme secteurs défensifs. Mais après le raid de Bruneval, Hitler met en place un programme colossal pour la défense de la ligne côtière. Se profile alors les futures directives du mur de l’Atlantique et notamment l’obligation de constituer une ligne de feu continue sur la côte et de placer le maximum de pièces d’artillerie sous du béton pour les protéger…
Ce vaste programme sera confié à l’Organisation Todt et l’arrivée, en novembre 1943, du Feldmarschall Rommel au poste d’inspecteur-général des défenses de l’Ouest indique bien à quel point ce mur de l’Atlantique devient stratégique pour le haut commandement allemand. Le Feldmarschall Rommel fera tout pour en accélérer les travaux et travaillera sans relâche les différents pièges installés sur les côtes et dans les terres en Normandie. Passionné par les mines, il se montrera particulièrement imaginatif dans leurs usages…
L’arrivée du Feldmarschall Rommel en Normandie
Le Feldmarschall Rommel inspecte les défenses du Mur de l’Atlantique : il n’est pas satisfait !
Le Feldmarschall Rommel inspecteur-général des défenses de l’Ouest et commandant en chef du groupe d’armées B se rendit à deux reprises à Merville.
Sa première visite à la batterie de Merville aura lieu le 6 mars 1944 et la seconde en mai 1944. Pour lui, les travaux n’avancent pas assez vite. Et les tensions entre la KriegsMarine et la Heere n’arrangeront rien pour le Feldmarschall Rommel.
La pression sur l’Organisation Todt va s’accentuer et par voie de conséquence sur le S.T.O.
Le béton coulera également de nuit sous la puissance des projecteurs.
Merville et les communes voisines vont durement ressentir l’acharnement du Feldmarschall Rommel qui entend renforcer au plus vite son système défensif.
L’intensification des réquisitions feront partie de la volonté opiniâtre de ce dernier pour rejeter l’assaillant à la mer au moment où, pour lui, il sera le plus vulnérable.
Il fait renforcer les obstacles en tout genre sur les plages et plante frénétiquement, à l’intérieur des terres, des poteaux reliés entre eux par des barbelés et armés de mines à leur sommet. Ce sont les fameuses “Asperges de Rommel”. Elles étaient destinées aux troupes aéroportées et plus particulièrement aux planeurs.
Erwin Rommel fit également inonder les Marais des basses terres à l’Est de Merville par un barrage à l’embouchure de la Dives. Il fit la même chose dans le Cotentin dans les Marais situés derrière Utah Beach qu’il inonda. Ce piège, dans le Calvados, sera fatal pour de très nombreux parachutistes du 9th Parachute Battalion
La 716. ID du Generalleutnant
Richter au nord de Caen.
C’est principalement la 716 Division d’Infanterie du Generalleutnant Richter qui fera face aux Alliés qui débarqueront sur Sword, Juno et Gold le 6 Juin 1944.
La 716. Infanterie-Division, au cours de l’été 1942, est positionnée en Normandie sur son secteur côtier, s’étendant de la Vire à l’Ouest à la Dives à l’Est.
Cette division est commandée par le Generalleutnant Wilhem Richter et son quartier général est basé à Caen comme le montre le schéma ci-dessus.
Comme on peut le voir sur l’organigramme montré en tête de cette page, la 716. ID est placée sous les ordres du LXXXIV. Armee Korps du General der Artillerie Erich Marcks et appartient donc à la 7ème armée du Generaloberst Friedrich Dollmann.
La 716. ID positionna ses deux régiments d’Infanterie sur son secteur côtier, à savoir, le Grenadier-Regiment 736 à l’Est (de la Dives à Courseulles) et le Grenadier-Regiment 726 à l’Ouest (de Courseulles à Grandcamp).
Le QG du Grenadier-Regiment 736 est installé à Colleville (les Alliés le nomment Hillman).
Les 3 bataillons du GR 736 seront cantonnés à l’Ouest de l’Orne.
L’Ost-Bataillon 642 est formé d’anciens soldats russes enrôlés dans la Wehrmacht sur le Front Est. L’Ost-Bataillon est rattaché à la 716. ID en 1944. Il devient alors le IV bataillon du GR 736 et son QG sera implanté à Amfreville.
Pour finir, la 716. ID possède également l’Artillerie-Regiment 1716. La 1./AR 1716 est situé à l’Est de l’Orne : il s’agit de la batterie de Merville. Le poste avancé de la batterie de Merville est occupé par une section du 3./GR 736.